mardi 12 janvier 2010

Un opposant au plan Annan assassiné à Chypre.

Le 11 janvier 2010 dans la soirée, Andy Hatzikostis, président du groupe de presse chypriote « Dias » et de « Sigma » (journal « Simerini » et magazine « Madame Figaro Chypre » entre autres) a été assassiné de deux balles dans la poitrine par deux inconnus à moto non loin de son domicile situé à proximité de l’ambassade américaine à Nicosie, à l’âge de 43 ans.


Son groupe de presse s’était signalé par ses positions contre le plan de Kofi Annan, l’ancien secrétaire général de l’ONU, jugeant qu’il dissolvait la République de Chypre sans assurer sa sécurité et sa souveraineté et sans rendre justice aux personnes déplacées. Ses journaux, et notamment « Simerini », semblent exprimer le point de vue de ces Chypriotes qui, en plus de s’être opposés au plan Annan qu’ils jugeaiant injuste, insuffisant et dangereux, se sont également opposés à toute tentative de les contraindre à adopter un plan « Annan bis ».


Ce meurtre intervient alors que des pourparlers sont en cours entre le Président de la République de Chypre, Dimitris Christophias, et le leader séparatiste du Nord de Chypre occupé par l’armée turque, Mehmet Ali Talat. Le Président chypriote s’est livré à une série de concessions de principe unilatérales sans aucune contrepartie, qui ont conduit à un durcissement des positions de Mehmet Ali Talat et de la Turquie. Le groupe de presse de Hatzikostis s’était également fait remarquer pour ses prises de positions défavorables à cette politique de concessions sans contrepartie.


Le site de la revue grecque « Stratigiki » (http://www.defencenet.gr), avait averti, le 18 septembre 2009, que Andy Hatzikostis et son père Kostis ainsi qu’une série d’autres opposants au plan ANNAN ou à un plan ANNAN bis, semblaient sous surveillance, et avait rendu public un e-mail d’un représentant de la force des nations unies à Chypre qui ressemblait fort à une note de renseignement sur le père de Andy Hatzikostis. Mais Andy y était considéré comme moins « politique » que son père.


La presse de Grèce ou de Chypre fait remarquer les similarités de ce meurtre avec celui de Theophilos Georgiadis, fondateur d’un mouvement chypriote de soutien aux Kurdes en mars 1994, par des marginaux considérés par les enquêteurs comme téléguidés par les services turcs.


Il y a quelques semaines, le corps de l’ancien président de Chypre, Tassos Papadopoulos, autre opposant au plan Annan, a été retiré de sa tombe par des inconnus.


Nul ne connaît à l’heure présente, l’identité des meurtriers d’Andy Hatzikostis ni leurs commanditaires, ni leurs motivations et il est sans doute trop tôt pour tirer des conclusions.


Mais la crainte commence à s’installer à Chypre, qu’en 2010, s’opposer aux plans de mise au pas de Chypre puisse coûter jusqu’à la vie… C’est en tout cas le sentiment qui paraît dominer.


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